PERSEPOLIS _ prémio do júri no Festival Cinema de Cannes
A adaptação em animação da banda desenhada auto-biográfica da iraniana Marjane Satrapi - PERSEPOLIS - foi hoje galardoada com o prémio do júri no festival de cinema de Cannes.
Marjane Satrapi est née en 1969 à Rasht, dans la région de Guilan, sur les bords de la mer caspienne. Elle grandit à Téhéran où elle étudie au lycée français, avant de partir à Vienne puis à Strasbourg en 1994 pour suivre les Arts déco. Même après ces 13 années passées en France, elle se dit très iranienne. « La France est comme ma femme et l’Iran comme ma mère. Ma mère, même si elle est folle et hystérique, n’empêche que c’est ma mère. Ma femme je l’ai certes choisi mais je peux la tromper, divorcer ou faire un enfant avec une autre femme en cachette. » C'est en arrivant à Paris qu'elle rencontre des dessinateurs qui la font entrer à l'Atelier des Vosges, repère des grands noms de la bande dessinée contemporaine. Elle leur raconte ses histoires de famille, d'ancêtres émasculés, d'oncles suicidés, de coups de fouet, bref un certain quotidien de l'Iran. En entendant ces histoires, ils lui demandent ce qu'elle attend pour les raconter en bande dessinée... Dans un premier épisode, Persepolis 1, paru à L'Association en novembre 2000, Marjane retrace une partie de l'histoire de sa famille à travers le récit de ses dix premières années, jusqu'à la chute du régime du Shah et le début de la guerre avec l'Irak. Ce livre connaît dès sa parution un énorme succès (Prix Alph'art Coup de Coeur à Angoulême 2001, Prix du Lion en Belgique, près de 20 000 ex. vendus en un an). Dans Persepolis 2, qui paraît à L'Association en octobre 2001, elle raconte la guerre Iran-Irak et son adolescence jusqu'à son départ pour Vienne à l'âge de 14 ans (Prix Alph'art du meilleur scénario à Angoulême 2002, Prix France Info 2002). Persepolis 3 et Persepolis 4, qui ont été prépubliés dans Libération, racontent son exil en Autriche et son retour en Iran. Elle a reçu, au mois d'octobre 2004, le prix de la "BD de l'année" à la foire du livre de Francfort. La vente des quatre tomes réunis dépasse aujourd'hui les 400 000 exemplaires en France et plus d'un million deux cent mille pour le monde entier. Persepolis a été traduit à ce jour en une vingtaine de langues. La série est déjà un succès aux États-Unis où Persepolis est même rangé dans les rayons politique de certaines librairies. Là-bas, le livre est au programme de plus de 160 collèges et universités. Son dernier livre, Poulet aux Prunes, a obtenu le prix du Meilleur Album à Angoulême en 2005. Depuis, elle se consacre à l'adaptation en dessin animé long métrage de Persepolis, dont elle a écrit le scénario et qu'elle met en scène avec Vincent Parronaud (auteur de bande dessinée lui aussi, plus connu sous le pseudonyme de Winshluss). Chiara Mastroianni, Catherine Deneuve, Danielle Darrieux et Simon Abkarian prêtent respectivement leur voix aux personnages de Marjane elle-même, sa mère, sa grand-mère et son père. Le film est entièrement produit et fabriqué en France.
Marjane Satrapi talk:
Why I Wrote Persepolis
From the time I came to France in 1994, I was always telling stories about life in Iran to my friends. We'd see pieces about Iran on television, but they didn't represent my experience at all. I had to keep saying, "No, it's not like that there." I've been justifying why it isn't negative to be Iranian for almost twenty years. How strange when it isn't something I did or chose to be?
After I finished university, there were nine of us, all artists and friends, working in a studio together. That group finally said, "Do something with your stories." They introduced me to graphic novelists. Spiegelman was first. And when I read him, I thought "Jesus Christ, it's possible to tell a story and make a point this way." It was amazing.
Writing a Graphic Novel is Like Making a Movie
People always ask me, "Why didn't you write a book?" But that's what Persepolis is. To me, a book is pages related to something that has a cover. Graphic novels are not traditional literature, but that does not mean they are second-rate. Images are a way of writing. When you have the talent to be able to write and to draw it seems a shame to choose one. I think it's better to do both.
We learn about the world through images all the time. In the cinema we do it, but to make a film you need sponsors and money and 10,000 people to work with you. With a graphic novel, all you need is yourself and your editor.
Of course, you have to have a very visual vision of the world. You have to perceive life with images otherwise it doesn't work. Some artists are more into sound; they make music. The point is that you have to know what you want to say, and find the best way of saying it. It's hard to say how Persepolis evolved once I started writing. I had to learn how to write it as a graphic novel by doing.